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Stiegler et Bauwens : vers une économie du partage

Pour la transition vers une économie du partage de la connaissance et des biens communs

Rencontre publique avec Bernard Stiegler et Michel Bauwens

Stigler-Bauwens_ecotran14
Bernard Stiegler et Michel Bauwens sont bien parvenus à exposer l’état de leur réflexion et les projets en cours pour mener à bien cette transition

Source: http://polemictweet.com/pour-la-transition-une-conomie-du-partage-de-la-connaissance-et-des-biens-communs/polemicaltimeline.php#t=3219.5

Retranscription des présentations et des échanges ayant eu lieu le 16 septembre 2014, de 18:00 à 20:30 à la Petite Salle du Centre Pompidou à Paris
Notez que la retranscription qui suit n’est pas absolument intégrale et exacte. Elle s’est faite au fil de l’écoute. De plus en écoutant les conférenciers vous pourrez observer les remarques que leurs propos ont suscité dans le volet latéral gauche si vous sélectionnez “annotations”.

Introduction

par Lionel Maurel (@Calimaq), auteur des Éclats de S.I.Lex – Sciences Info Lex). spécialistes des questions de droit en rapport avec les sciences de l’information.

Présentation des Intervenants

Par Louise Merzeau (une référence incontournable pour penser l’identité en rapport à la mémoire à l’époque du numérique)

Michel Bauwens

Théoricien du Pair à pair, il a contribué à la mise sur pied de la fondation P2P (P2P Foundation) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Bauwens

B. Stiegler

Philosophe, Ars industrialis

Fondateur de l’Iri (et en ce sens rend possible les séminaires “Écriture numérique et éditorialisation” co-organisés par Sens Public et l’Université de Montréal).

Articuler les pratiques de connaissance : organologie.

A été directeur de l’IRCAM et à la direction de la recherche pour l’IRA ?

Rapprochement avec les Humanités numériques

Ces préoccupations convergent vers les Digital Studies qui se préoccupent des orientations du savoir en rapport avec la transformation de notre rapport au temps par la technique.

Un postulat : rôle fondamental de la technique dans le processus d’hominisation.

Rapport avec l’Équateur où une expérience est tentée dans le sens d’une économie contributive.

Explication du fonctionnement du dispositif Polemic Tweet

Avec le mécanisme ligne de temps : PolemicTweet. #ecotrans14

On peut catégoriser nos tweets

++ D’accord

– – Désaccord

= = Référence

?? Questions

Parole donnée à Michel Bauwens, fondation P2P.

Michel Bauwens

Que font les civilisations qui sont face à des crises de ressources dans le passé (empire romain)?

1. Solidariser mutualisation des connaissances

2. Mutualisation des ressources (poids très léger au niveau de l’immatériel)

3. Mondialisation de l’économie

Aujourd’hui on constate l’équivalent : hackerspaces (1), fablabs (2), RB&B, le lourd se fait dans le local par des micro-usines alors que et les connaissances se font transmettre par les réseaux de partage.

Dans un objet 45% c’est de la dette, 33% c’est le transport. Donc on est en déroute économiquement mais on sait pourquoi.

Le coût des brevets, des droits de propriété intellectuelle représentent une autre opportunité d’économiser des coûts, de l’ordre de 1/8.

Lire le fair-use economy record.

C’est déjà une économie très développée l’économie contributive. 1/6 du GVP

On croit que le privé crée la valeur que l’état redistribue et le public ne sert à rien.

Mais dans ces pratiques d’économie ouverte, on crée et produit des connaissances par et pour les communs.

Exemple, pour l’énergie éolienne et solaire. Aujourd’hui en Allemagne 6% des énergies renouvelables sont le fait de groupes industriels, tout le reste est le fait de coopératives de développement économique.

Alors on a une communauté qui crée de la valeur dans les communs.

2è aspect : on a des coalitions entrepreneuriales (ex. Linux)

3è : Des associations non capitalises qui protègent la viabilité des activités de ces groupes.
Cela préfigure ce que pourrait une économie contributive.

Mais il faut changer des choses, car aujourd’hui l’économie des communs est captée par l’économie capitaliste. On a un phénomène de communisme cybernétique qui n’est pas auto-suffisant économiquement.

Ex. Facebook:

Toute la valeur d’échange est récupéré par la compagnie privée qui vend notre attention.

L’économie éthique supposerait une autre dynamique, car en ce moment il y a une contradiction. La licence est aux frais de la communauté et les entreprises privées en bénéficient sans réciprocité.

Michel BauwensImportance de réintroduire une réciprocité au niveau des échages économiques
Michel Bauwens souligne l’importance de réintroduire une réciprocité au niveau des échanges économiques pour que tous aient accès à la connaissance et à ses bienfaits

La clé c’est l’accès à la littérature scientifique : Lorsqu’on n’est pas chercheur (80% des gens au moins) n’ont pas accès aux contenus de connaissance. Et pareil pour l’éducation en pays pauvres. Peu de moyens de se procurer des outils performants. Alors que si avait des microscopes électroniques ouverts, des calorimètres ouverts, des colorimètres ouverts…

On pourrait en faire profiter tout le monde. L’accès à l’éducation et à la formation est le moteur du changement.

L’autre clé c’est l’Open value accounting. C’est un système qui permet de valoriser les contributions. Quand il y a du travail payant ce n’est pas uniquement les personnes qui font le travail sont rétribués car ils dependent de la dynamique générée par l’ensemble des travailleurs.

Ce sont des conditions immatérielles.

Pour être honnête le projet de la Gorilla Foundation qui a tenté d’appliquer ces approches n’a eu qu’un succès relatif.

Idéalement l’Équateur devait appliquer des stratégies similaires et en convenir lors d’un sommet. Mais des partenaires continueront de mettre en place un projet pilote. Mais Michel Bauwens et son équipe ont quand même réussi à faire en sorte que sont mis en place un programme intégré de réflexion sur les communs, et une transition vers les communs est officiellement amorcée. Et la transition continue en suscitant l’engouement ailleurs. Des sociétés des transports, des sociétés des eaux, à Barcelone, à Lisbonne, ailleurs.

On voit qu’il y a un processus de déprolétarisation qui est en train de se mettre en place.

_zazieweb a alors tweeté ceci, illustrant ce qui s’est fait à Barcelone :

Pour mémoire #fab10 From Fab Labs to Fab Cities https://t.co/yWgt8m0dMN #ecotrans14

Comment le processus de déprolétarisation passe par la mutualisation des connaissances et des ressources
Comment le processus de déprolétarisation passe par la mutualisation des connaissances et des ressources

Il y a un potentiel de créer une dynamique autour des communs.

Il n’y a pas que le privé et l’État. Il y a aussi les communs.

On doit viser un système ternaire où on peut être plus créatif au niveau des solutions politiques et sociales.

Cela est un reflet des projets de mutualisation de la connaissance, des infrastructures et de réinvention des communs au niveau de l’économie locale (nourriture, services financiers, etc.).

Bernard Stiegler

Il propose de parler de post-consummérisme plutôt que postcapitaliste.

Il remonte à la critique du taylorisme par Staline, mais il faut voir que c’est le modèle que l’URSS a adopté ensuite.

Le modèle consummériste est taylorien et keynésien et constitue un consensus social qu’on appelle le compromis fordiste (ce devrait être le compromis keynésien).

On devrait avoir trois chercheurs Un australien, deux italiens, et deux mexicaines. Eux aussi à Arsindustrialis sont en discussion avec l’Équateur.
Si l’Iri met en place une plateforme à Quito (où se construit un cluster de connaissances-production), et à Wataï, c’est que le ministre Ramirez mise sur l’économie sociale de la connaissance.

On devrait stimuler la multiplication des initiatives allant en ce sens.

Concernant les entretiens du Nouveau Monde Industriel, portant sur la ‟ vérité ” du numérique (enseignement et la recherche à l’époque des technologies du numérique (ou de l’algorithme)).

Nous sommes des industrialistes, mais nous croyons qu’il faut inventer une autre économie industrielle.

Cela passe par un processus de déprolétarisation, qui implique de mettre fin à l’emploi salarié.

Comme le dit un twitteur : « L’économie sociale de la connaissance est un open access intégral mis au cœur de la vie citoyenne… ”

Les choses bougent même si c’est difficile de parler de cela en France. Un réseau s’est mis sur pied. Le Digital StudiesNetwork / Réseau des études numériques

Ce n’est pas uniquement une mise en commun des connaissances. Car Google est un participant à l’économie de contribution. Mais elles sont hypertoxiques. Et il faut étudier en quoi elles induisent des effets dommageables. L’idée de parler de ce réseau est de développer sur l’organologie générale des savoirs.

L’idée en marche est de créer un laboratoire à Quito qui soit le coeur de ce réseau. L’avant-poste.

La technologie numérique rend possible un réarmement (comme on dit réarmer un bateau) des savoir-faire, des savoir vivre et des savoir concevoir et réaliser.

Il s’agit d’intervenir sur tous les fronts alors que toutes les formes de savoir ont été prolétarisées.

Ce n’est pas moi qui ai produit le comportement que j’adopte. Les conduites ont été prolétarisées vidées de leur valeur de lien.

Les savoirs théoriques sont aussi en cours de déprolétarisés.

Le premier à avoir contredit cette idée que les data theorists étaient les seuls penseurs nécessaires et que les ordinateurs se chargeraient des calculs, c’est Alan Greenspan.

Le problème est qu’on s’est dépêché de faire dépendre nos décisions d’algorithmes qui calculent très vite, mais sans encadrer leur application par une critique, soit une théorie économique validée par le jugement humain (à travers des processus de délibération collective).

En Équateur, 25% de la population n’a pas accès à Internet. Mais c’est un avantage au sens où une bonne part de ce que le web fait a été de dévoyer les potentialités de la connectivité.

On cherche un modèle différent des MOOCS, pour le partage des connaissances. Pour mettre en place ce genre de choses, il faut avoir une très grande ambition. Car pour mettre en place des modèles de ce genre il faut non seulement mettre en place des modèles alternatifs dans le web, mais des modèles alternatifs au web lui-même.

Certaines plaident pour une constitution à inclure dans le web du même. Très sérieusement il s’agirait de concevoir une éthique de l’application des algorithmes. Et de leur conception…

L’équateur est pris dans la transition et cela n’est pas facile.

Plusieurs universités sont en train de se construire, dont une en Amazonie. Mais ces projets doivent mettre en place dès le départ des protocoles d’éditorialisation qui rompent avec les pratiques traditionnelles. Ici, dans la ‟ Vieille Europe ”, on voit que des résistances sont très fortes et parfois cela se justifie.

Il y a beaucoup à faire en Équateur et on peut innover [cela me rappelle Rousseau qui voulait créer un projet de constitution pour la Corse (Note du transcripteur)]

PolemicTweet est un exemple, c’est une tentative de mettre en place une traçabilité des controverses politiques et scientifiques afin que l’on donne un relief herméneutique et critique au web que les stratégies de marketing tendent à rendre poli et lisse.

Pourquoi parler de tout ça? Parce que ce qui est important c’est la transition.

En Équateur il y a des forces qui voudraient se plier au modèle Obama et d’autres forces qui sont plus intéressantes.

Ars Industrialis croit que l’automatisation, à brève échéance, l’automatisation va se généraliser. Un article avait paru en Belgique. Il était une lecture d’études d’Oxford. La projection parle de 50% d’employés en moins. Or nos économies sont basées par cette idée d’emploi salarié (pour préserver le pouvoir d’achat). C’est ça qui constitue le programme de la social-démocratie. Le président croit qu’il peut retourner la courbe du chômage.

C’est la production d’externalités positives qui va devenir le moteur de l’économie. Ceux qui la créent doivent être rétribués.

Ils pensent que demain, le statut des intermittents du spectacle, qui est très spécial en France, qui à partir du moment où ils contribuent à une certaine hauteur sont considérés comme étant des créateurs de valeurs qui doivent être rémunérés pour cela. Ils poussent pour un droit à l’expérimentation afin de constituer des territoires qui sont outillés avec des technologies d’économie contributive.
Si nous voulons développer pouvoir expérimenter et en particulier avec la jeunesse des revenus contributifs de ce type, cela suppose de créer des instances contributives du savoir. Sinon, on les envoie au supermarché, ou ailleurs.

La question est de créer des externalités territoriales pour donner l’opportunité à tous les jeunes de travailler de la façon des intermittents du spectacle, où lors qu’ils ne sont pas en production, ils sont bien encadrés pour recevoir des formations les préparant à produire de manière plus créative.

Si vous voulez voir l’ensemble des présentations, avant de lire la retranscription de la période de questions et réponses, cliquez sur l’image:

Bernard Stiegler et Michel Bauwens répondent aux questions du public
Bernard Stiegler et Michel Bauwens répondent aux questions du public

Cela vous permettra aussi de lire les « annotations » (2è volet à gauche du vidéo).

Vous pouvez aussi continuer à lire les échanges qui ont suivi les présentations (fort intéressants) en cliquant sur ce lien de suite du billet.
Merci pour votre intérêt !
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Quand les moyens se bousculent aux portes d’un monde sans but

Ce soir aura (avait – YÉÉÉÉÉÉÉ – les HABS ONT GAGNÉ !!!!) [Ceci est une version mise à jour (16 mai – retouchée du 19 mai)] lieu le 7è et ultime affrontement entre les Bruins de Boston et le Canadien de Montréal.
« Ultime » car l’issue du match (de hockey) déterminera laquelle des deux équipes de la LNH accèdera à la troisième ronde des séries éliminatoires de la Coupe Stanley.
La référence à l’actualité sportive me permet d’introduire par le biais du « filet » (nom qu’on donne par un détour métonymique aux actions qui sont récompensées par un point) l’interrogation sur la finalité (le but) évoquée par le titre qui semble présupposer que l’existence serait absurde.

Mais ce qui est insensé, ce n’est pas que le but ne soit pas déterminé au départ. Après tout, cela ne ferait que signifier que nous sommes plus libres que nous le croyons, lorsque nous pensons que « toute chose a une fin »… Je sais, je confonds deux sens du mot « fin » et il y a un troisième qui renvoie à la délicatesse d’imagination ou de goût, dont Hume parlait (du temps où je le lisais). Non, ce qui n’est vraiment « pas fin », c’est que la planète ressemble à un grand cimetière à appareils électroménagers. On nous a tant fait miroiter que le rêve c’était d’avoir tout facilement exécutable par des machines, qu’on en est venu à dépendre de ces instruments (ou d’autres, analogues, de plus en plus miniatures) pour se brosser les dents, puis pour prendre notre pouls, puis pour nous rappeler de nous lever de notre chaise afin de nous dégourdir les jambes avant qu’elles ne soient envahies de fourmis.

Notre fascination pour les moyens, à force de donner lieu à des inventions qui reposent sur une technicisation de plus en plus sophistiquée, en particulier avec les nouvelles technologies de l’information et des communication (les NTICs – qui ont été célébrées comme une boite à outils pouvant conduire à résoudre toutes nos difficultés, par certains, puis décriées comme une menace pour le maintien de l’intégrité de l’espère humaine, par d’autres), s’est transformée en un regard sur nous-mêmes qui nous amène à nous dénigrer. En un sens, c’est un changement dont on peut voir le côté « positif ». Ça veut dire que nous sommes conscients de ceci : remettre ce qui fait la valeur de notre présence sur terre entre les mains des machines n’a pas de bon sens!
Pourtant, comment en irait-il autrement à partir du moment où on en reconnaît la supériorité sur des points aussi fondamentaux que l’intelligence et la sensibilité? Je ne dis pas que tout le monde le croit, mais plusieurs doutent qu’on puisse démontrer le contraire.
Admettre que, même si c’est inévitable et inacceptable, nous sommes devenus esclaves de notre besoin de confort qui nous fait dépendre d’ « expédients » en tous genres (des « raccourcis » qui rallongent notre chemin vers le bonheur en nous faisant prendre des détours qui compliquent le parcours), est-ce une manière de nous déresponsabiliser en rejetant la faute de notre incapacité à accomplir clairement quelque chose sur le fait que nous soyons finalement des êtres « marginalisés par notre impuissance à rivaliser avec nos inventions »? Ou alors, est-ce encore une manière de nous disculper de notre impuissance à être heureux, mais pour une autre raison (un prétexte, évidemment) : en blâmant la conjoncture historique qui nous a fait naître précisément à l’époque où le progrès allait donner lieu à une gadgétisation à outrance faisant concurrence aux valeurs les plus fondamentales, qui semblent perdre le combat de la popularité? Peut-être, peut-être bien dans les deux cas. Mais non !… Ou, en tous cas, pas nécessairement.
La lucidité croissante par rapport à l’envahissement de notre environnement par les petits et grands artéfacts plus ou moins coûteux à démanteler (pour en disposer de manière écologique au terme de leur cycle de vie), ne peut pas être vue comme une destitution de notre socle de sommet de la création (comme le voulait la vision anthropocentriste issue du credo catholique en la proposition biblique suivant laquelle : « Dieu créa l’homme à son image », mais qui fut sécularisée avec l’idée de Progrès suivant le siècle des « Lumières »), ou une « défaite » (une « excuse ») prétextant du hasard de l’histoire et des contingences qui en font inévitablement partie pour nous délester de notre responsabilité. Ce serait trop facile. Ce serait éluder la question de notre faible capacité à comprendre les impacts de nos décisions, et à en assumer les conséquences. Et cela n’est pas acceptable. Du moins je refuse de m’y résigner sciemment et volontairement. Car on ne peut pas nier que ce soit difficile pour nous d’arriver à atteindre des objectifs (être heureux) avec efficacité (sans détour fallacieux). Mais c’est en reconnaissant qu’il s’agit d’un défi qu’on se donne une chance de comprendre pourquoi c’est si « compliqué ». Cette interrogation serait, selon moi, salutaire, si elle était menée à son terme, même si elle nous met devant l’obligation de différer les décisions définitives. Il est vrai que cela peut avoir un effet déprimant pour certains esprits férus d’action (assoiffés de félicité).

D’un autre côté, pour nous en tenir à un exemple où l’enjeu est environnemental, la reconnaissance du fait que les ressources soient limitées et qu’il faudrait inclure le coût des externalités dans le coût de production (la compagnie devrait compenser la collectivités pour la pollution qu’elle risque d’émettre – ce qui rendrait le prix des produits plus élevé dans le cas de ceux qui polluent davantage, même si on a pris toutes les précautions) tout cela mène à cette idée de pression exercée par (ou, d’un autre point de vue sur) les candidats à la mise en oeuvre de ces grandes solutions. Je m’explique sur la possible interversion des prépositions « par » et « sur ». Elle tient au fait que les « candidats » à la mise en oeuvre peuvent être vus comme étant les corporations qui peuvent agir et qui ne le veulent pas ou comme les « acteurs » qui mettent de l’avant ces solutions mais ne sont pas en position de les appliquer. En effet, les grandes compagnies sont ces « candidats », en un premier sens (et c’est le « par » qui s’impose alors dans la proposition problématique), car elles peuvent agir et faire une différence. Mais comme ce n’est pas dans leur intérêt immédiat elles résistent plutôt au changement et exercent une pression en retour « sur » les autres candidats à la mise en oeuvre de ces solutions, soit celles et ceux qui en ont eu l’idée. Du coup, c’est « par » elles, via les lobbies puissants qui les représentent, que la pression est exercée.

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